TURQUIE - Juillet / Août 2004
2ème partie


En bleu, notre trajet, en rose nos étapes

La route est monotone jusqu'à Konya (longue ligne droite de 140 km) puis devient plus agréable. Nous traversons un zone montagneuse et verte avant d'arriver à Beysehir et son lac. Nous avons aperçu un troupeau de dromadaires en pleine montagne ! Étrange vision.
Le temps se gâte et un bel orage se prépare. Nous décidons donc de nous arrêter et trouvons un restaurant qui fait aussi camping. En fait nous stationnons derrière le restaurant dans un endroit clos et bénéficions d'un sanitaire assez sommaire (le nôtre nous conviendra mieux). Repas au resto, simple mais très bon et dans les prix normaux turcs (6 euros par personne). Nuit très calme.

 


Route agréable de qualité moyenne (plutôt bonne sur l'échelle des valeurs turque mais la tôle ondulée goudronnée est quand même bien présente par endroit). Egirdir est une ville sympathique, au bord d'un lac bleu presque comme ceux du Verdon et entouré de hautes montagnes. Une halte sur la presqu'île qui prolonge la ville nous permet de pique-niquer dans un lieu bien agréable.


Isparta, ville de la rose, "Grasse" turque est bien décevante. Nous n'avons pas vu une plantation de roses aux alentours et la ville en elle-même n'est pas belle.
La redescente vers Antalya est magnifique. Nous suivons des gorges et des retenues d'eau pour arriver au niveau de la mer. Antalya est une grande ville moderne située dans un site assez exceptionnel puisque son golfe est entouré de montagnes dépassant les 3000 m. La ville en elle-même est plutôt moche à l'exception de la vieille ville qui entoure le petit port. Nous nous y promenons avec plaisir à la découverte de vieilles maisons ottomanes plus ou moins bien restaurées. Un orage nous fait nous réfugier dans une ancienne mosquée et rafraîchit considérablement l'atmosphère (nous passons de 30° à 21°). 

De retour au camion, nous attend une mauvaise surprise. Nous découvrons une infiltration d'eau au niveau de la capucine. Heureusement nous avons de quoi réparer le joint qui semble être en cause. Les mauvaises routes turques font souffrir le matériel, à moins que ce ne soit un défaut de fabrication (il semble manquer du mastic). Dès notre retour nous mettrons le concessionnaire sur l'affaire ! En attendant, espérons que notre réparation sera efficace et qu'il ne pleuvra pas trop. Inch'Allah. Nuit dans un parking gardé près du stade.


En dehors de la plage, il y a à Cirali le site de Chimère où l'on peut voir après une ascension d'un kilomètre, des flammes (une douzaine) sortant de la roche. La légende parle du souffle d'un monstre. C'est en fait du méthane qui sort de terre et s'enflamme au contact de l'air. Curieux et intéressant phénomène.

Une petite précision concernant les femmes voilées et leur tenue de bain. Monique a étudié la question de près. En fait elles portent un maillot constitué d'un voile sur la tête, d'une tunique et d'un pantalon, le tout étant en nylon et cachant parfaitement toute forme physique. Certaines mettent un masque et un tuba par dessus le voile et il faut avouer qu'en dehors de toute considération morale et autre c'est assez amusant. Se côtoient sur la plage des turques modernes en bikini et d'autres dans cette tenue d'un autre monde et cela tout naturellement.

La côte entre Finike et Kas se révèle tout à fait belle avec des criques inaccessibles, des îles et des montagnes plongeant dans la mer. 

Kas est un petit port assez touristique mais qui a gardé son charme. Sa situation est magnifique, son port agréable et certaines de ses petites rues très mignonnes. Il fait fasse à l'île grecque de Megisti qui est très proche de la côte. Cela nous donne l'occasion d'écouter des radios grecques aux musiques si particulières et qui sonnent chaud à nos oreilles.

En route nous refaisons un plein d'essence chez Total et nous avons à nouveau droit au thé offert pendant que l'on nous sert ! Les turcs ne supportent pas les voitures sales et quand ils ont vu l'état de notre camping-car ils ont proposé de le nettoyer. Il en avait vraiment besoin et j'ai dit oui. 5 ou 6 jeunes se sont alors mis à l'œuvre et en rien de temps nous nous sommes retrouvé avec un véhicule quasiment neuf. Quelle efficacité ! Et en plus avec des sourires et des gestes d'amitiés faisant chaud au cœur. Cette fois-ci notre pourboire n'a pas été refusé mais il était amplement mérité ! Vraiment le sens du service est une réalité en Turquie.

Arrivés à Oludeniz, station réputée pour sa plage et son lagon digne de ceux du pacifique, nous trouvons une petite ville hyper saturée de touristes. Certes le cadre est beau mais il a été surexploité. Impossible de trouver un coin en dehors des campings pour poser notre camping-car. Grâce au scooter nous découvrons les environs (et un beau coucher de soleil). Le scooter est vraiment le complément idéal du camping-car ! La plage est belle mais l'eau pas très propre malgré sa couleur turquoise. Nous avons assisté au retour des bateaux qui partent la journée à la découverte de cette magnifique côte. Le débarquement de ces centaines de touristes (une douzaine de bateaux sont arrivés ensemble) directement sur la plage est un spectacle peu commun. Cela ne donne pas envie de tenter la promenade car en fait on vous propose de découvrir des plages isolées sur lesquelles 500 touristes débarquent ensemble !!!!

Malheureusement, arrivés à Dalyan un vent très violent rendait cette plage de sable fin plus proche de l'enfer que du paradis attendu. Nous poursuivrons donc notre route vers Marmaris (très beau site mais grande ville) et la presqu'île de Datça (très sauvage et austère). Impossible de trouver un coin vers Hisaronu. Mer très sale, sable marron, plage très étroite, beaucoup de maisons à l'abandon. La presqu'île n'offrant  aucun accès à la mer en dehors de 2 campings (belle arnaque au camping d'Aktur décrit comme pratiquant des prix raisonnables dans le Routard où l'on nous demande 28 millions pour la nuit ! ) nous arrivons dans la charmant port de Datça où nous nous posons avec bonheur après une journée passée sur de très mauvaises routes ! Bref, pour une étape courte ce n'était pas vraiment réussi. Heureusement Datça est un petit port très agréable. 

Nous nous renseignons pour prendre le ferry qui fait la traversée vers Bodrum (nous n'avons pas très envie de nous taper encore de la mauvaise route) mais après avoir vu le tout petit ferry qui doit beaucoup bouger sur cette mer très ventée et obtenu le tarif (150 millions), l'aventure ne nous tente plus.

En début d'après midi nous prenons la direction de Pumakkale. Nous apprécions beaucoup plus la presqu'île de Datça qu'à l'aller; avant-hier c'était la fin d'une longue étape. Par contre la mer y est très peu accessible.

Nous ne faisons pas de halte à Marmaris qui ne présente à nos yeux aucun intérêt en dehors du site magnifique où se trouve cette grande ville moderne. Nous empruntons ensuite avec inquiétude une petite route marquée en jaune sur notre carte. Quand on voit l'état des routes principales on peut s'inquiéter pour celui des secondaires. Et bien non ! Cette route est magnifique, tant dans son parcours (traversée de montagnes, gorges) que pour son profil excellent. Je peux conduire plusieurs heures sans avoir les yeux rivés sur la chaussée pour éviter nids de poule, bosses, sillons, tôle ondulée et autres réjouissances qui caractérisent malheureusement pas mal de routes rencontrées jusqu'à maintenant. Le rêve !! Arrivés à Pumakkale, nous trouvons un petit camping très sympa ou plutôt une piscine très sympa qui réserve une partie de son terrain aux campeurs de passage. Au menu, bain, jacuzzi et farniente (bien mérité après 5h de route), le tout face au site de Pumakkale que nous irons découvrir demain matin avant le gros de la chaleur (nous flirtons avec les 40° la journée en ce moment)

La visite nous a pris la matinée (y compris le théâtre antique, bien conservé) et nous apprécierons à sa juste valeur l'immense piscine de notre camping dans laquelle nous nous baignerons avec bonheur et autour de laquelle nous déjeunerons. Vraiment nous ne regrettons pas d'avoir fait un détour jusqu'à Pumakkale.

En milieu d'après-midi nous quittons notre Eden pour le site archéologique d'Aphrodisias (notre mère à tous, puisque Aphrodite était la déesse de l'amour). Les restes de cette ancienne cité sont assez bien restaurés et mis en valeur. L'environnement est très agréable. Nous avons pu découvrir un ancien théâtre (encore un), une agora, des bains (malheureusement fermés), un immense stade de 25000 places et d'autres lieux tout aussi intéressants. 

Nous terminerons la soirée dans une oliveraie, à l'abri d'un gros chêne et entourés de poules, oies, dindons. C'est un hôtel restaurant qui ouvre ainsi son verger aux camping-cars, le tout gratuitement (à condition de prendre son repas sur place, repas très correct d'ailleurs). Le patron qui parle français (il vit à Paris), nous propose d'aller ramasser des tomates dans son jardin avant de partir demain. Sympa non ?


la bibliothèque

 

Il nous faudra aller jusqu'à Gümüslük (par un route correcte, contrairement à ce que disent les guides) pour trouver un coin sympa. Gümüslük est épargné par les constructions et reste à l'échelle humaine. C'est un petit port au bout de la presqu'île où il fait bon vivre. La plage est étroite mais l'eau très propre. Plein de restaurants la bordent et proposent poissons et autres produits de la mer. On sent quand même que l'on est dans une région touristique car pour la première fois on nous facture des frais de couvert et le pourboire est pris d'office.

Bodrum est dans un cadre charmant (belle baie fermée) mais quand on rentre dans la ville, c'est le choc. Il y a des millions de touristes qui déambulent dans des tenues à faire dresser les cheveux sur la tête du moins pratiquant des musulmans. Ca mange, ça boit, ça consomme et tout le charme de Bodrum, qui en a malgré tout, disparaît. Vite fuyons !!!!!!!!!!!!

Tout compte fait, la presqu'île de Bodrum et Bodrum ne méritent pas vraiment le détour, surtout si l'on n'a pas trop de temps devant soit. Et dans cette profusion de pièges à touristes, Gümüslük est un havre de paix.


Site de Gümüslük

Les rencontres avec d'autres camping-caristes ont été rarissimes pendant ce voyage alors lorsque nous nous retrouvons, les conversations vont bon train ! Samedi après-midi nous avons visité à scooter la presqu'île de Cesme. C'est assez joli surtout vers le sud où l'on trouve de belles plages (bondées et à l'accès payant !) et peu de constructions abominables. Le Nord est plus rupain. On y croise beaucoup de gros 4X4 ou belles limousines (Porches, Mercedes etc). Le contraste est saisissant entre ces jeunes modernes et circulant en BMW et les paysans se promenant avec leur charrette, leur âne et leur femme voilée ! Il est agréable de se promener sur le port de Cesme et dans ses petites ruelles.


Port de Cesme


Place (Cesme)


Foça

Nous préférons continuer en suivant la côte qui est magnifique jusqu'à YeniFoça. Ensuite c'est un paysage d'apocalypse que nous traversons (immense zone industrielle, raffineries, ferrailleurs, centrale thermique etc...) avant de rejoindre Bergama. En route nous nous sommes arrêtés dans un petit restaurant pour manger des mantis (sorte de raviolis recouverts de yaourt et de paprika). Nous n'avions pas encore eu l'occasion de goûter ce plat qui est succulent. Nous sommes servis par un jeune garçon qui ne ménage pas sa peine et est ravi de nous dire quelques mots en français que son patron lui apprend au fur et à mesure du service. Ce patron avait travaillé 6 ans à Caen et parlait parfaitement le français. Au moment de partir il nous a offert un sac plein de tomates et de poivrons de son jardin. Vraiment les Turcs ont le sens de l'hospitalité !

Nous prenons la direction d'Alibey où mer et terre s'imbriquent au point de ne jamais savoir où se trouve le large. Beaux paysages mais pas de plage digne de ce nom. 

Nous décidons, malgré la mauvaise route et la forte circulation rencontrée ce jour de poursuivre notre chemin jusqu'à Assos. La route est pénible mais nous terminons par une route côtière non marquée sur notre carte, de bonne qualité (bien meilleure que la nationale) et qui nous conduit directement à Assos ou plus précisément  à la plage de Kadirga à 4 km d'Assos. Là nous trouvons un coin tranquille au bord d'une belle plage de galets avec une eau très propre, le tout face à l'île grecque de Lesbos. Cela fera une belle étape. Le soir nous prenons la direction d'Assos, magnifique petit port niché au pied d'une falaise et aux vielles maisons de pierres. Heureusement que nous y sommes allés en scooter car l'accès en camping-car est impossible (parking / camping  à mi chemin en direction du port puis y aller à pied). Soirée resto sympa (nourriture assez quelconque tout de même)

Nous ferons étape sur le charmant petit port de Kabatepe (voir commentaire dans la page étapes) qui nous avait été indiqué par Servet et Roselyne rencontrés à Cesme. Une bonne adresse !

Nous prenons la bateau dimanche soir. C'est la fin d'un beau voyage !


Accueil Précédent