TURQUIE - Juillet / Août 2004

En bleu, notre trajet, en rose nos étapes

• Samedi 3 juillet : St Paul / Montgenèvre
  Temps superbe - Bonne route. Etape sur l'aire de la station. Nous sommes entourés d'une multitude de camping-cars italiens. La température est plutôt fraîche (14°) à 21h00. Cela nous change de St Paul.
• Dimanche 4 Juillet : Montgenèvre / Marotta (sud de Rimini)
  Traversée sans grand intérêt du Nord de l'Italie. Grave accident au niveau de Bologne qui paralyse l'autoroute (dans le sens inverse du nôtre). Des milliers de voitures sont bloquées. Tout le monde est dehors, qui sous un parasol, qui à l'ombre, qui sous un parapluie. Ca boit, ça parle etc etc. Cela nous rappelle un film italien dont nous avons oublié le nom mais qui racontait un énorme embouteillage à Rome. Nous faisons une halte au sud de Rimini ( Marotta) dans une "aera attrezzata" (aire aménagée pour camping-car) plutôt sympathique, surtout quand tous les italiens en week-end sont partis. Comme sur toute la côte italienne la voie ferrée longe la plage. Dommage, cela gâche un peu le plaisir.
• Lundi 5 Juillet : Marotta / Ancona
  Cela devient une habitude ! Comme il y a 3 ans il nous faut notre poussée d'adrénaline avant d'embarquer pour la Grèce. Cette fois ce n'est pas un accrochage qui nous retarde mais c'est moi qui perds un gros morceau de dent et avec mes problèmes cardiaques pas question de rester comme ça pendant 5 semaines. Nous partons donc à la recherche d'un dentiste (et d'une banque car en plus nous n'avons pas un sou !). Nous en trouvons un qui me soigne dans d'excellentes conditions. Ouf ! Autre sujet d'inquiétude, embarquerons-nous sans encombre avec notre gros (et surtout bas) camping-car ? Et bien oui, malgré une rampe d'accès assez raide nous montons dans le car ferry "fingers in the nose" !!!! Nous voilà donc installés en open deck (en fait on devrait plutôt dire en "close deck" car il n'y a pas d'ouverture autour de nous). Nous nous sentons vraiment en vacances maintenant ! Notre position à l'arrière du bateau nous promet une nuit rythmée par les vibrations provoquées par les hélices. Nous verrons bien.

Dans le ferry

Ancône

Arrivée à Igouménitsa

• Mardi 6 juillet : 500 km - Igoumenitsa - Stavros (90km après Thessaloniki)
  La nuit en bateau a été très agréable (petit air frais, léger balancement dû aux hélices (la mer était d'huile), entourage tranquille). Bref c'est en pleine forme que nous arrivons à 9h00 à Igoumenitsa dans un port tout refait de neuf. Le débarquement est assez rapide et nous décidons de filer vers la Turquie en prenant la route du nord. Dans un paysage très sauvage (gorges, montagne, cols vertigineux) nous frôlons l'Albanie avant de rejoindre Thessaloniki que nous dépasserons d'une centaine de km. Nous faisons étape dans une petite station balnéaire très grecque en bordure de plage. Pour digérer la longue route de montagne d'aujourd'hui, nous nous offrons un repas dans une petite taverne sur la plage tenue par deux dames très sympathiques qui nous font goûter (pour un prix très raisonnable : 21€ pour 2) leurs spécialités (en fait les plats que l'on trouve partout). Nous espérons que les quelques jeunes qui prennent la route proche de notre parking pour une piste d'essai de cyclomoteurs se calmeront vite..... Il semble que l'intervention d'un résident porte ses fruits. Inch'Allah comme dirait Juju.

• Mercredi 7 juillet : 490 km - Stavros - Silivri (Turquie)
  La nuit a été excellente. Nous partons pour la Turquie où nous arrivons après une étape agréable à Alexandropoulos (ah ces giros pitta !). Le poste frontière est refait de neuf. C'est ultra moderne et tout est prévu pour franchir chaque étape en voiture. Tout sauf le personnel qui manifestement n'a pas été formé pour utiliser ce bel outil ou alors n'est pas en nombre suffisant. Aussi c'est la même chienlit qu'avant, chacun partant à la recherche des différents bureaux pouvant nous délivrer les 4 sésames nécessaires au passage. Les plus malins ont leurs autorisation avant les autres mais comme leur voiture est bloquée dans des files organisées ( c'est bien la seule chose organisée), rien ne bouge !!! Bien entendu rien n'est écrit en anglais et le turc est une langue bien étrange pour nous (DUR veut dire STOP par exemple !). Pour ajouter un peu de piment à la sauce, je dois faire enregistrer 2 véhicules pour un seul chauffeur (le camping-car et le scooter). Cela pose pas mal de problèmes au douanier concerné d'autant plus que la marque du scooter n'est pas référencée dans son ordinateur .... !!!! Après plus d'une heure d'attente et de saisies informatiques sans cesse renouvelées nous pouvons enfin rentrer en Turquie. La route est assez éprouvante (très endommagée) surtout entre Tekirdag et Silivri. Nous faisons étape à Silivri sur le port à côté du marché aux poissons. Nous repérons un bon resto (le Marina) qui a un parking un peu à l'écart. Avec l'accord du patron, nous y passerons la nuit. Nous prenons bien entendu notre repas chez lui et nous régalons de mezze et de poisson. Le tout pour 56 millions de livres turques (environ 30 euros, 1 millions de livre équivalant à un peu moins de 60 centimes d'euros). Il va falloir s'habituer à manipuler les millions !!!

Silivri

Marché aux poissons

Notre bivouac

• Jeudi 8 juillet : 670 km Silivri - Akpinar (banlieue de la Cappadoce)
  La nuit n'a pas été si tranquille que ça. En fait toute la ville est venue balader dans ce coin et en prime nous avons eu droit à une tonte de gazon à 1h du matin, à un amateur de bel canto à 2h et à la visite d'un chat qui est monté sur le toit du camping-car à 4h et a failli passer au travers de la moustiquaire d'un lanterneau (qu'il a déchirée d'ailleurs) ! Bref on fait mieux comme coin tranquille. Les éboueurs nous ayant réveillés à 7h nous décidons de nous avancer un maximum vers la Cappadoce pour enfin nous poser et adopter un rythme plus calme. Nous changeons donc de continent et sommes surpris et ravis des paysages nous conduisant jusqu'à Ankara. Le contraste est saisissant dès le côté asiatique d'Istambul où à la sècheresse européenne succèdent des collines verdoyantes. La côte le long de la mer de Marmara, bien que très industrielle est très belle. Suit un paysage de moyenne montagne (1800m) avant d'arriver après Bolu dans une steppe digne de la Mongolie (du moins dans notre imaginaire). Ankara est dans une région très agricole (blé) et donc d'apparence désertique actuellement. Nous faisons le plein (60 millions de livres) dans une station où l'on nous offre le thé. Les rapports avec la population sont très agréables malgré notre difficulté à comprendre un traître mot de turc. Nous nous entraînons en roulant mais ce n'est pas encore gagné. Côté conditions de circulation l'autoroute était de très bonne qualité mais cela se gâte après Ankara pour finir par une route (une piste plutôt) en construction pendant plus de 50km !!! Nous finissons la journée sur les rotules mais heureusement qu'une bouteille de champagne traînait par là ! Bivouac sur le parking d'un motel géré par le touring club turc. Accueil très chaleureux du personnel présent.

Passage du Bosphore (à droite l'Europe, à gauche l'Asie)

Après l'effort, le réconfort

• Vendredi 9 Juillet : Akpinar - Goreme  (Cappadoce) : 130 km
  Après une bonne nuit réparatrice dans notre caravansérail moderne, nous faisons enfin une étape courte pour nous installer au Goreme Camping, au pied de cheminées de fée. L'accueil y est très chaleureux. On nous offre le thé et nous explique tout ce qu'il y a à visiter dans la région. En plus le camping est quasi désert. Au menu de la journée, profiter de l'immense piscine, faire la sieste, lire, balader avec le scooter, essayer de trouver un cybercafé. Bref, enfin les vraies vacances !!!!! 

Camping Goreme

Le programme a été tenu. Nous avons même fait une jolie balade en scooter autour de Goreme qui nous a fait découvrir des petites merveilles. L'heure était propice aux photos aussi en voici quelques-unes.

Uçhisar

Vue du camping Goreme

Nouvelle illustration de la gentillesse des turcs, la fille des propriétaires du camping est venue nous offrir des fleurs ce soir. En remerciement nous lui avons donné un Mars.
Goreme est un village construit au milieu des cheminées de fée et de façon très anarchique. C'est un peu dommage bien que cela ait un certain charme. Nous y avons fait quelques courses et avons appris à nos dépends qu'il n'était pas prudent de transporter des oeufs dans le top case d'un scooter. Monique en a été quitte pour faire une omelette !!!!

• Samedi 10 Juillet : Visite Cappadoce en scooter et à pied (Urgup et Goreme). Nuit fraîche (14°) journée très agréable (28° maxi)
  Nous passons la matinée à Urgup pour y découvrir des cheminées de fée avec en fond l'un des trois volcans de Cappadoce (le Erciyes Dagi, 4000m d'altitude d'où la présence de neiges éternelles), un magnifique marché paysan où nous étions les seuls non turcs et de vielles maisons grecques dans le village (dont une payante que tout le monde allait visiter. Nous avons donc suivi les turcs nous disant que cela devait être intéressant. La demeure était belle, très bien restaurée, certaines pièces étaient dans la roche mais toutes étaient vides et fermées. L'intérêt de cette visite nous a quelque peu échappé jusqu'à ce qu'un turc parlant français nous explique qu'une série télévisée avait été tournée dans ce décor !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! Bref, nous visitions comme des benêts "la ferme" du TF1 turc !!!!!!!!!!!!!!) Ce même turc nous a fort gentiment offert le thé ....... avant d'essayer de nous vendre ses tapis !!!!!

Sous la flèche le fameux volcan

Urgup ne nous a pas emballé, beaucoup de maisons étant fort abîmées. Dans les environs nous avons visité notre première église troglodyte (l'église de Pancarlik) qui en dehors de sa localisation en pleine nature n'est pas terrible. Il y en a beaucoup dans la région, nous en verrons d'autres au musée en plein air de Goreme. Nous rencontrons des américains qui nous demandent si nous sommes venus en scooter de France ! Ce ne sont pas les premiers à nous poser la question d'ailleurs ! 
Retour au camping,  sieste, bain et bronzage autour de la piscine. La gentille petite turque doit aimer les Mars, car elle nous apporte à nouveau des fleurs (bien moins belles que celles d'hier) et vient même avec une copine attendant toutes les 2 leur récompense ! 
En fin d'après-midi nous visitons le musée en plein air de Goreme qui met en valeur 6 ou 7 églises. Le site est moyennement intéressant, il y a beaucoup de monde et l'entrée frise l'arnaque (12 millions par personne). A voir quand même.

Site du Musée en plein Air de Goreme

Le clou de la journée sera la balade à pied que nous ferons à partir du camping. Suivant un itinéraire fléché, nous découvrons des pigeonniers creusés dans la roche (les paysan récupèrent leurs fientes pour fertiliser les terres), des cônes émergeant au milieu des cultures (vignes, cucurbitacées, arbres fruitiers), des cheminées de fée en formation. Comme il est 7h00 et que le soleil se couche, les lumières sont magnifiques. Nous rentrons à regret au camping avant que la nuit ne tombe (il fait nuit à 8h45 ici), nous promettant de faire d'autres balades. Un vrai régal !

Détail des pigeonniers

Nous finissons la journée en goûtant à la pizza turque, la pide. C'est très bon et très économique (9,5 millions pour 2 soit moins de 6 euros)

• Dimanche 11 Juillet : Visite Cappadoce en scooter et à pied (Nuit très fraîche, nous mettons 2 duvets Mini 10° - Maxi 31°)
  A 6h00 du matin, nous sommes réveillés par de drôles de bruits. Ce sont en fait des montgolfières qui survolent notre camping-car. Absolument magnifique dans la lumière du petit matin !
  Matin : nous partons à scooter (vraiment le moyen de locomotion idéal pour visiter la Cappadoce) visiter la région d'Avanos (6 km de Goreme) : 
  Magnifique site de cheminées de fée de Pasabag entourées de vignes et d'arbres fruitiers. Très touristique mais c'est vraiment à voir.

Le caravansérail de Sari Han est lui aussi très intéressant. Il a été très bien restauré. C'est aujourd'hui un lieu culturel où se produisent des Derviches-tourneurs. C'est un havre de paix où il fait bon boire une tasse de thé.

Le village d'Avanos (beaucoup de poteries très quelconques) en lui-même ne présente pas d'intérêt.

Après la traditionnelle sieste et séance baignade dans la piscine du camping, nous partons pour une nouvelle balade à pied (3h de marche) vers les vallées rose et rouge. Vraiment notre camping est idéalement placé car toutes les merveilles du coin sont à notre porte. En cette fin d'après midi (de 5h à 8h) les couleurs sont magnifiques. En route nous rencontrons une famille turque qui fait des grillades et nous offre gentiment une cuisse de poulet ! Sympa non ? Sur les instructions de Memet (fils du patron du camping) nous partons dans une direction qui ne nous semble pas la bonne. Nous rebrousserons chemin et trouverons finalement le bon chemin dans la direction opposée (on ne se comprend pas toujours bien avec notre anglais approximatif et nos accents différents !). Nous allons encore marcher au milieu de paysages magnifiques, aux couleurs enflammées par le coucher de soleil. Nous traverserons des vallées très encaissées, grimperons sur des rochers déchiquetés etc... Tout ça sans rencontrer personne en dehors d'une famille française. Arrivés au point de vue panoramique convoité nous découvrons une "cafétéria" troglodyte où nous boirons avec délectation un coca vendu à prix d'or pour la Turquie (2,5 millions) mais tellement apprécié et puis le jeune turc qui tient cette buvette a tout monté à pied. 

A notre retour le camping s'est vidé de la moitié de ses occupants. Nous ne sommes plus que 3 familles. C'est comme si nous faisions du camping sauvage (avec en plus une piscine rien que pour nous) ! En fait les touristes ne sont pas encore arrivés et nous nous disons que nous avons bien fait de venir ici tout de suite car en pleine saison (après le 15 juillet d'après les habitants) cela semble être surpeuplé et assez infernal.

• Lundi 12 Juillet : Cappadoce (Mini 16° maxi 35°)
  La chaleur arrive. Nous visitons le matin le cirque de Zelve (3 vallées - la première est assez spectaculaire, les autres moins). La température ambiante nous fait accélérer le pas.

 

Détail d'un pigeonnier

On commence à retrouver des paysages au goût de déjà vus. La vallée de Drevent est belle à traverser mais idem que pour Zelve. De plus ce n'est pas la bonne heure, tout est écrasé par la lumière.

Après-midi piscine (nous bénissons ce camping et le cadre dans lequel il se trouve), la chaleur est écrasante.

En fin d'après-midi nous refaisons le parcours de ce matin pour bénéficier d'une meilleure lumière et terminons par un beau coucher de soleil au dessus de la vallée rose. 

Excellent repas traditionnel (soupe + ragoût d'aubergines + thé, 7 millions par personne soit moins de 4 euros) pris au camping et préparé par nos hôtes en compagnie de camping-caristes français arrivés dans l'après-midi. Nous avons également rencontré un couple d'américains (3 fois en 2 jours) tout à fait étonnant et sympathique. Lui 83 ans, physicien de renom (il vient en Turquie donner une conférence), elle 80 ans passionnée de photos. Tous les 2 parlent parfaitement le français et nous prennent d'amitié.

• Mardi 13 Juillet : Cappadoce (mini 16° Maxi 33°)
  Nous réservons pour un vol en montgolfière pour demain matin. Le pilote nous garantit que personne n'a jamais été malade. Inch'Allach. En tout cas cela promet d'être une expérience forte. Il va déjà falloir se lever à 4h30 du matin !!!!
  Aujourd'hui virée de 130 km en scooter pour aller voir la vallée de Soganli. C'est une vallée encaissée avec encore des églises rupestres : on frise l'overdose ! Heureusement nous faisons la pose déjeuner dans une charmante guinguette, avec toutes les tables sous des pommiers et un menu plus que copieux pour 5 millions par personne (3 euros) . Nous repartons ensuite pour la cité souterraine de Derinkuyu (impressionnante cité entièrement sous terre sur 75m de profondeur. Les accès sont très étroits, claustrophobe s'abstenir !! Nous avons d'ailleurs un peu écourté la visite pour cette raison). En route nous avons découvert le charmant village (c'est rare jusqu'à présent) de Mustafapasa (anciennes maisons grecques, place agréable) et sa vallée très agricole.
  Au retour, piscine et repos car 130 km sur les routes turques, ce n'est pas du gâteau.

 

• Mercredi 14 Juillet : Survol en ballon de la Cappadoce (Compagnie Kapadokia Balloons)
  Nous vivons une expérience unique. Lever à 4h30, c'est déjà un exploit pour nous. On vient nous chercher au camping pour un survol en montgolfière de la région. Après un petite collation et un briefing, on nous emmène dans un vallon encaissé et donc à l'abri du vent (assez fort aujourd'hui) pour assister au gonflage du ballon et embarquer. Nous sommes 12 passagers et nous envolons pour un vol d'1h30 absolument merveilleux. Nous survolons les vallées rouge et rose, les sites de Pasabag et de Zelve avant de traverser toute la plaine d'Avanos et d'atterrir en douceur sur la remorque chargée de ramener la nacelle à Goreme ! Le pilote nous a parfaitement conduits, tantôt frôlant des cônes, remontant à raz du sol des vallées, contournant des cheminées de fée et pour finir par un vol en altitude nous donnant une vision bien différente de la région, le tout dans un silence et un confort bien réels. Aucune sensation de balancement (mon mal au cœur légendaire ne s'est pas manifesté), température très agréable, vraiment le bien être total. Bref c'était parfait et malgré le prix de la prestation (170 euros par personne) cela vaut vraiment le sacrifice. A l'arrivée nous avons même bu le champagne en plein champ !
  Bien entendu les photos ne rendent pas du tout l'ambiance ni la réalité de ce que nous avons vécu mais en voici quelques-unes tout de même.